Aujourd’hui, on va faire un test consommateur 🙂

Parisien depuis maintenant quelques années, j’ai pu découvrir avec un grand étonnement ces dernières semaines que les vendeurs à la sauvette du métro parisien s’étaient désormais professionnalisés dans la contrefaçon de films !

Oui, vous savez bien, ce que certains appellent du « piratage » (que moi, je ne vois qu’au large des mers de Somalie …).

Donc : ces gens disposent de sources non publiées de films récents (Avatar, La Route, In the Air (avec le beau George Clooney) …), dont la plupart sont encore au cinéma, et ils vendent des copies matérielles, souvent de mauvaise qualité, avec des jaquettes basique fait sur une imprimante laser couleur au copieur du coin …

Curieux de savoir ce qui se cache derrière ces copies (est-ce un réseau chinois de revente ? sont-ce des copies faites main dans des ateliers parisiens ? …) j’ai donc expérimenté pour vous !

Contrefaçon de film pour non-internaute, mode d’emploi …

Tout d’abord, l’achat. Dans un couloir de la correspondance entre la 7 et la 5 à Stalingrad, un soir en rentrant du bureau. Je m’arrête devant une couverture posée à même le sol sur laquelle on trouve une trentaine de films. Je constate tout d’abord que 20 d’entre eux sont, à ma connaissance, encore en salle à Paris…

Je demande le prix au vendeur, visiblement d’origine indienne ou pakistanaise, qui me répond, avec un fort accent « 2€ pièce, 5€ les 3! » Ouch ! Si je m’attendais à un prix bas, étant donné que c’est une contrefaçon, je n’attendais pas à quelque chose d’aussi violent ! On peut s’attendre à tout pour la suite …

Je me décide donc d’acheter « La Route », le film tiré du roman de Cormack McCarthy, dont je vous conseille vivement la lecture (le film, lui, m’a paru plutôt ennuyeux …)

Une fois de retour à la maison, je prends le temps d’analyser un peu le contenu :

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Tout d’abord la jaquette est bien laide, visiblement issue d’Amazon ou de n’importe quelle recherche sur le net pour une image du film, elle devait faire dans les 400px de large, et à part le titre, rien n’est lisible (les acteurs ou le pitch en bas de celle-ci sont constitué de 2 ou 3 gros pavé gris-blanc…)

Ensuite, la galette proprement dite n’est pas un DVD vidéo comme je m’y attendais, mais un CD-ROM ! Il ne peut donc pas dépasser 700Mo, et la qualité à en attendre sera donc surement médiocre ! De plus, il se peut fort qu’un tel CD ne passe pas dans une platine de salon moyenne …

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C’est donc ce test que j’ai effectué immédiatement. Sur une platine de salon assez ancienne, je teste le CD, qui, reconnu immédiatement comme étant un CD-ROM, pas un DVD ou CD Vidéo, me propose de lire le seul et unique fichier qu’il contient : une vidéo intitulée « La Route ». Jusque la tout va bien.

La qualité vidéo du film semble correcte, c’est un film sombre, et je détecte assez peu d’artefacts du fait de la compression (H264) utilisée.

Le film est en VO sous-titré en français, ce qui est agréable (pour un parisien anglophone que je suis…).

Et là, autre étonnement, au bout de quelques minutes de film, une séquence de quelques secondes rappelle que la version de ce film a probablement été recopiée sur une source à copie interdite (voir la capture d’écran ci-dessous …)

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Où sont les « pirates »

C’est donc finalement un travail au rapport qualité / prix très correct que fournissent ces contrefacteurs professionnels de films encore en salle ! …

Et dire que pendant ce temps, le gouvernement tente (en vain je vous rassure) de dissuader les internautes de partager des contenus en ligne, les véritables contrefacteurs, eux, vendent tranquillement dans le métro des dizaines de copies, n’en ont que faire du contenu qu’ils vendent, ne font cela que pour le peu d’argent que cela leur rapporte, et personne ne vient les embêter …

J’étais tenté d’ailleurs d’en faire une photo à Gare du Nord, entre un militaire en Famas non chargé et eux, il y aurait une belle image à faire … mais bon, tenant à mes dents et à mon appareil, cela attendra un peu 🙂

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