L’an dernier, une connaissance, habitant en France, et sous traitement d’antidépresseur, la Paroxétine, m’a raconté son sevrage. Cette personne n’ayant pas de blog et souhaitant partager son expérience, je lui ai proposé de publier ici ses découvertes, en espérant qu’elles pourraient en aider d’autres souhaitant arrêter cette substance dans de bonnes conditions.
Attention : cet article raconte une expérience passée, les règles ont changée depuis donc demandez à votre médecin d’appliquer le bon protocole. Enfin, cet exemple ne parle que de la Paroxétine : les autres substances ont des modes de sevrage différent, renseignez-vous !
Au bout d’un peu plus de 2 ans de traitement (à un demi comprimé par jour) cette personne a souhaité arrêter ce traitement, avec l’aval de son médecin. Ce dernier lui a recommandé de prendre son demi-comprimé un jour sur deux pour commencer, ce qui semblait donc être la manière normale d’arrêter la Paroxétine.
Tentant donc ce premier arrêt, les effets secondaire n’ont pas tardé : mal de crâne, brouillard mental entre autre. Se renseignant sur Internet sur les effets de l’arrêt de la Paroxétine, on découvrait alors que cette molécule a une demi-vie très courte, et reste donc très peu de temps active dans le corps. Arrêter un jour sur deux fait donc des pics et creux de disponibilité de la substance active, et provoque très souvent des effets de manque importants. On découvrait alors qu’en Belgique et en Hollande, l’arrêt de la Paroxétine était recommandé non pas en prenant ses comprimés un jour sur 2, puis un sur 3 etc. mais en diminuant doucement la dose quotidienne, milligramme par milligrame.
Le médecin traitant ne semblait pas au courant de cette possibilité et n’avait donc pas proposé de demander au pharmacien de préparer des « préparation magistrales » diminuant la dose quotidienne. À l’époque, ce n’était pas la manière standard d’arrêt en France semble-t-il …
Depuis, nous avons trouvé, sur le site de l’ARS Grand Est, un document daté de février 2025 expliquant qu’il est possible, en France, de demander un arrêt progressif. Donc, si vous devez arrêter la paroxétine, n’hésitez pas à le montrer à votre médecin :
Protocole d’arrêt de la Paroxétine sur l’ARS Grand Est
Dans notre cas, n’ayant pas eu connaissance de ce document, mais uniquement du fait que ce type de traitement était pratiqué en Belgique, la personne en sevrage a fabriqué elle-même sa paroxétine « microdosées » et répartis les morceaux de cachets, en fonction de leur poids, dans un pilulier. Chaque demi-comprimé faisant 160mg, elle est passé de 160 à 140 puis 120, 100, 80, 60, 40, 20, 10, 5mg.

Pour découper les comprimés, un simple couteau de cuisine bien aiguisé suffisait, et elle coupait les comprimés dans une assiette, et pesait les 2 ou 4 morceaux ainsi obtenu. L’objectif était d’obtenir un nombre équivalent de chaque poids. L’acquisition d’une balance de précision s’est avéré nécessaire…


Une fois les différents blocs remplis de morceaux de comprimés pour 1 à 2 semaines à chaque poids, cette personne a pu retenter un sevrage qui s’est terminé avec succès, et peu ou pas d’effet secondaires.
Moralité : ne pas hésiter, sur des traitements lourds et aux sevrage compliqué, de consulter l’Internet pour découvrir les protocoles utilisés en France et dans d’autres pays, et en parler à votre médecin : dans ce cas, on pourra désormais, en France, demander au pharmacien des dosages à descente progressif, rendant ce sevrage moins dangereux.
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